mardi 14 juin 2016

30 ans avec et sans Jorge Luis Borges

Il nous reste toujours des livres dans une bibliothèque, les labyrinthes de la pensée et la présence de cet aveugle si connu pour des textes fort différents à lire et relire, à découvrir, de façon aiguisée comme un acte de foi. Une référence pas toujours évidente à lire mais une fois qu'on y a pris goût, il nous mène dans les profondeurs de l'être, prêts à se réinventer dans les affres de ses inventions de mondes complexes et précis. Les auteurs qui ont écrits après lui ont dû tuer le modèle et ceux qui ont eu une influence plus lointaine ont également été influencé d'une façon moins directe mais tout aussi inévitable même si certains en ont plus profité que souffert. Impossible de faire comme si Borgès n'avait pas réinventé la littérature à travers la synthèse, l'économie, la connaissance de la littérature anglaise, entre autres. Avec le temps, on peut aussi le lire différemment, avec cette distance parfois bienvenue du passage du temps. On lui pardonne pas mal de choses, notamment ses positions politiques, par exemple, écrit Coelho (Buenos Aires, 1977). Mais indéniablement il est devenu un classique, comme Kafka. Il est également le grand lecteur et traducteur de l'âge d'or de la littérature espagnole et la littérature latino-américaine du XXème siècle. “Borges a intégré la littérature du monde à la littérature argentine, il a fait des choses qui semblaient impensables, comme faire de nouvelles lectures d'Homère, de Dante,Shakespeare, Cervantes, Kafka et tant d'autres, qui n'ont seulement sont significatifs pour les lecteurs argentins mais également pour tout ceux qui ont ces traductions, pour les italiens, les anglais, les espagnols". Les français pourrait-on ajouter. “Borges est un lecteur très généreux qui se met et se laisse porter par ses lectures, que ce soit l'Iliade, une œuvre de Shakespeare ou le Quichotte–, et écrit des textes générés à partir de ses lectures et fait en sorte que ces classiques revivents, comme il l'a fait avec la littérature anglosaxone. C'est extrêmement rare qu'un écrivain sudaméricain prenne une littérature que peu d'anglais lisent". “Les nouvelles de Borges se sont insinués dans l'insconcient de la littérature et de la cultre au moint de pouvoir dire que nous sommes tous borgéseins sans la savoir. [...] La littérature ne reflète pas la réalité mais crée des modèles qu'ensuite la vie imite. Borges est inséparable de la réalité argentine parce qu'elle même s'est fait de plus en plus borgésienne“, selon Gamerro. Tiré de l'article de Pagina 12 de ce jour.

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